CHAPITRE XIV

— Et c’est partout comme ça ? Je n’ai pas vu un arbre depuis que nous avons quitté les fortifications, grincha Anheg.

L’armée avançait péniblement, pareille à une grosse chenille rampant dans l’immense vallée vers les montagnes qui dansaient sous le soleil de plomb, presque marines à force d’ondoyer au gré des vagues de chaleur.

— Le paysage change d’ici une vingtaine de lieues, Majesté, répondit calmement Hettar, l’air aussi à l’aise sur sa selle que dans un fauteuil. En redescendant des hauts plateaux, nous verrons des arbres, des espèces de petits sapins rabougris, histoire de rompre un peu la monotonie.

L’immensité du désert réduisait à une mince colonne la marée humaine qui s’étirait sur des lieues et des lieues et se signalait moins par la masse des hommes, des chevaux et des vaisseaux cheresques cahotant sur le sol rocailleux que par la masse de poussière jaune, granuleuse, qu’ils soulevaient.

— Je ne sais pas ce que je donnerais pour un souffle de vent, fit lamentablement Anheg en s’essuyant le visage.

— Ne parle pas de malheur, Anheg, l’enjoignit Barak. Il ne faudrait pas grand-chose pour lever une tempête de sable.

— La rivière est encore loin ? demanda plaintivement le roi Rhodar en balayant du regard le paysage immuable.

La chaleur étouffante ne valait rien au corpulent monarque. Il avait le visage comme une betterave et ruisselant de sueur.

— A une quarantaine de lieues, répondit Hettar.

Le général Varana remontait la colonne, monté sur un étalon rouan. Il portait une courte jupette de cuir, un pectoral et un casque ordinaires, sans aucune indication de son rang.

— Les chevaliers mimbraïques viennent de nettoyer encore un nid de Murgos, rapporta-t-il.

— Combien ? questionna laconiquement le roi Rhodar.

— Une vingtaine. Les Algarois en ont laissé échapper trois ou quatre mais ils les pourchassent.

— Vous ne pensez pas que nos éclaireurs devraient prendre un peu d’avance ? s’inquiéta le roi Anheg en s’épongeant à nouveau. Même bâchés et montés sur roulettes, ces vaisseaux ne ressemblent guère à des voitures. Je n’aimerais vraiment pas me battre tout le long de la Mardu. Si nous y arrivons jamais.

— N’ayez crainte, Anheg ; j’ai envoyé des hommes patrouiller dans le coin, le rassura le roi Cho-Hag.

— Personne n’a rencontré de Malloréens ? reprit Anheg.

— Pas encore, répondit Cho-Hag. Pour le moment, nous n’avons vu que des Thulls et des Murgos.

— Décidément, ‘Zakath a l’air de se plaire à Thull Zelik, commenta Varana.

— Je voudrais bien en savoir un peu plus long sur lui, leur confia Rhodar.

— D’après ses envoyés, l’empereur serait un homme très civilisé, dit Varana. Cultivé, courtois, d’un grand raffinement.

— Je suis sûr que ça cache quelque chose, objecta Rhodar. Les Nadraks crèvent de trouille devant lui, et il n’en faut pas qu’un peu pour impressionner un Nadrak.

— Tant qu’il restera à Thull Zelik, je me fiche pas mal de sa véritable personnalité, décréta Anheg.

Le colonel Brendig se détacha de l’interminable colonne d’infanterie et de voitures et s’approcha d’eux.

— Le roi Fulrach voudrait que vous donniez le signal de la halte, annonça-t-il.

— Encore ? s’exclama Anheg, agacé.

— Majesté, il y a deux heures que nous marchons, et par cette chaleur, c’est exténuant pour l’infanterie, objecta Brendig. Si les hommes sont déjà épuisés par la marche, ils ne seront pas en état de combattre le moment venu.

— Allez, Brendig, faites arrêter la colonne, ordonna Polgara. Nous pouvons faire confiance à Fulrach pour ces questions. Et vous, Anheg, poursuivit-elle en se tournant vers le roi de Cherek, ne soyez pas si ronchon.

— Je cuis dans mon jus, Polgara, se lamenta-t-il.

— Essayez de marcher un peu, suggéra-t-elle aimablement. Vous comprendrez peut-être ce que peut ressentir l’infanterie.

Anheg se renfrogna mais ne dit pas un mot.

Quand la colonne s’arrêta, la princesse Ce’Nedra retint son cheval ruisselant de sueur. Elle n’avait pas dit grand-chose depuis qu’Adara avait été blessée. Elle en avait pris un coup en comprenant quelle terrible responsabilité elle portait dans cette affaire qui avait failli coûter la vie à son amie et paraissait s’être retirée dans sa coquille, ce qui lui ressemblait bien peu. Elle ôta le chapeau de paille qu’un prisonnier thull lui avait fait aux fortifications et regarda le soleil aveuglant en plissant les yeux.

— Remettez votre chapeau, Ce’Nedra, lui ordonna dame Polgara. Je ne tiens pas à ce que vous attrapiez une insolation.

Ce’Nedra s’exécuta docilement.

— Il revient, annonça-t-elle en tendant le doigt vers un petit point noir, haut dans le ciel.

— Vous voulez bien m’excuser ? conclut sèchement le général Varana en faisant faire demi-tour à son cheval pour prendre congé.

— Vous êtes absurde, Varana, protesta le roi Rhodar. Quand admettrez-vous qu’il peut faire des choses auxquelles vous avez toujours refusé de croire ?

— C’est une question de principe, Majesté, répondit le général. Les Tolnedrains ne croient pas à la sorcellerie. Je suis un Tolnedrain, je ne puis donc croire à son existence. Force m’est toutefois de reconnaître, reprit-il d’une voix hésitante, que ses informations sont d’une précision étonnante, quelle que soit la façon dont il les obtient.

Un énorme faucon à bande bleue tomba tout à coup, comme une pierre, de l’air embrasé, ouvrit les ailes au dernier moment et se posa par terre juste devant eux.

Le général Varana lui tourna résolument le dos et contempla d’un air pénétré une colline rigoureusement sans intérêt qui se dressait à deux bonnes lieues de là.

Le faucon devint flou et reprit forme humaine avant même d’avoir replié ses ailes.

— Alors, vous faites encore relâche ? s’indigna Beldin.

— Voyons, mon Oncle, il faut bien que les troupes se reposent de temps en temps, répliqua Polgara.

— Ce n’est pas une promenade de santé, Pol ! rétorqua hargneusement le nain contrefait en débitant un chapelet d’imprécations.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda doucement Polgara.

— Des poux, grommela-t-il en se grattant une aisselle.

— Où avez-vous attrapé des poux ?

— En allant demander à d’autres oiseaux s’ils n’avaient rien vu. J’ai dû les attraper dans un nid de vautours.

— Qu’est-ce qui vous a pris d’aller frayer avec des vautours, aussi ?

— Les vautours ne sont pas si mauvais, Pol. Ils remplissent une fonction nécessaire, et leurs petits ne sont pas dépourvus de charme. La femelle avait becqueté une carcasse de cheval mort, à une vingtaine de lieues au sud. Quand elle m’a raconté ça, je suis allé jeter un coup d’œil. Eh bien, il y a une colonne de Murgos qui monte par ici.

— Combien ? demanda le général Varana, sans se retourner.

— Peut-être un millier, répondit Beldin avec un haussement d’épaules évasif. Ils en mettent un coup. Vous devriez tomber dessus d’ici demain matin.

— Un millier de Murgos... commença le roi Rhodar en fronçant les sourcils. Rien d’inquiétant. Pas pour une armée de la taille de la nôtre. Mais à quoi bon sacrifier un millier d’hommes ? A quoi songe Taur Urgas ? Hettar, vous pourriez remonter la colonne et demander à Korodullin et au baron de Vo Mandor de se joindre à nous ? Je pense que nous devrions tenir une conférence.

Hettar eut un signe d’acquiescement et s’éloigna au petit trot vers les unités mimbraïques qui chevauchaient en tête.

— Y avait-il des Grolims avec les Murgos, mon Oncle ? demanda Polgara au répugnant bossu.

— Non. Ou alors ils étaient bien cachés. Je n’ai pas voulu regarder de trop près pour ne pas me faire repérer.

Le général Varana renonça tout à coup à son examen attentif des collines environnantes et se tourna vers le petit groupe.

— La première hypothèse qui me vient à l’esprit, c’est que ces Murgos constituent un geste de la part de Taur Urgas. Comme les Malloréens restent accrochés à Thull Zelik telle une moule à son rocher, il espère peut-être se concilier les bonnes grâces du roi Gethell en envoyant quelques bataillons garder les villes et les villages thulls que nous avons rasés.

— Il n’a peut-être pas tort, Rhodar, commenta Anheg.

— Mouais, acquiesça Rhodar d’un air dubitatif. Sauf que Taur Urgas est incapable de la moindre réflexion sensée.

Le roi Korodullin, Mandorallen et le baron de Vo Mandor les rejoignirent à vive allure, les sabots de leurs chevaux crépitant sur le sol aride. Ils étaient en sueur et faisaient vraiment pitié dans leurs carapaces de métal chauffées à blanc.

— Comment pouvez-vous supporter tout cet attirail ? observa Rhodar.

— C’est l’habitude, ô Majesté, répondit Korodullin. L’armure nous est bien d’un certain inconfort, mais nous avons appris à la supporter.

Le général Varana esquissa rapidement la situation à leur profit.

— La chose ne vaut point la peine qu’on s’y attarde, déclara Mandorallen en haussant les épaules. Je prendrai quelques douzaines d’hommes et nous balaierons cette menace du sud.

— Tu vois ce que je te disais ? fit Barak avec un clin d’œil au roi Anheg. Tu comprends maintenant pourquoi j’étais si inquiet de traverser le Cthol Murgos en sa compagnie ?

Le roi Fulrach, qui s’était joint à la conférence, s’éclaircit la gorge comme s’il hésitait à parler.

— Puis-je faire une suggestion ? dit-il enfin.

— Grande est notre impatience à l’idée de partager les sagaces réflexions du roi de Sendarie, répondit Korodullin avec une courtoisie outrée.

— Cette colonne de Murgos ne semble guère menaçante pour nous, n’est-ce pas ? s’enquit Fulrach.

— Pas vraiment, Majesté, acquiesça Varana. Enfin, plus maintenant que nous sommes au courant de leur présence. A notre avis, ce serait une colonne envoyée à la rescousse des Thulls pour les calmer un peu. Sans doute leur présence dans les parages est-elle purement accidentelle.

— J’aimerais tout de même mieux éviter qu’ils se rapprochent au point de reconnaître mes vaisseaux pour ce qu’ils sont, déclara fermement Anheg.

— Nous ne leur en laisserons pas le loisir, assura Rhodar.

— N’importe quelle fraction de notre armée mettrait aisément fin à une aussi piètre menace, reprit Fulrach, mais je me demande s’il ne serait pas préférable pour le moral des troupes de laisser la victoire à l’armée entière ?

— Là, Fulrach, j’avoue que je ne vous suis pas, nota Anheg.

— Au lieu de laisser messire Mandorallen anéantir seul ce millier de Murgos, pourquoi ne pas confier ce soin à une compagnie constituée d’éléments appartenant à tous les corps de l’armée ? Non seulement cela nous permettra d’expérimenter notre coordination tactique, mais cela donnera à tous les hommes une occasion de relever la tête. La victoire facile d’aujourd’hui raffermira leur volonté lorsqu’ils rencontreront demain des obstacles plus difficiles à surmonter.

— Fulrach, il y a des moments où vous me sidérez positivement, déclara Rhodar. Je pense que votre problème, c’est que vous n’avez vraiment pas l’air d’avoir inventé l’eau chaude.

Les unités destinées à affronter la colonne murgo furent sélectionnées par tirage au sort, à la suggestion, encore une fois, du roi Fulrach.

— Comme ça, personne n’ira s’imaginer que c’est une sorte de force d’élite, avait-il expliqué.

Tandis que le reste de la colonne continuait vers le cours supérieur de la Mardu, la section placée sous le commandement de Barak, Hettar et Mandorallen partit vers le sud afin d’intercepter l’avant-garde ennemie.

— Ils vont s’en sortir, n’est-ce pas, Dame Polgara ? demanda Ce’Nedra avec angoisse en les regardant s’enfoncer dans la vallée désertique vers la ligne compacte des montagnes.

— J’en suis sûre, mon chou, lui assura Polgara.

Mais la princesse ne dormit pas cette nuit-là. Pour la première fois, une partie de son armée était engagée dans un vrai combat, et elle passa la nuit à se tourner et à se retourner dans son lit en imaginant toutes sortes de désastres.

La section spéciale revint victorieuse dans la matinée du lendemain. Les hommes arboraient bien quelques bandages et une douzaine de chevaux n’avaient plus de cavalier, mais les visages étaient rayonnants.

— Belle petite bataille, rapporta Barak avec un sourire qui lui allait d’une oreille à l’autre. Nous leur sommes tombés dessus juste avant le coucher du soleil. Ils n’ont pas eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait.

Le général Varana, qui avait accompagné le détachement en tant qu’observateur, fournit aux monarques assemblés une description un peu plus précise de l’engagement.

— Les opérations se sont plus ou moins déroulées selon la stratégie prévue. Les archers asturiens ont d’abord arrosé la colonne de flèches, puis les unités d’infanterie ont pris position au sommet d’une colline. Nous avons déployé les légionnaires, les hallebardiers drasniens, les Sendariens et les serfs arendais sur le front, appuyés par les archers qui noyaient l’ennemi sous un déluge de flèches. Les Murgos ont chargé comme nous l’escomptions. Les Cheresques et les Riviens se sont aussitôt refermés sur eux et les Algarois ont commencé à harceler leurs flancs, ouvrant une brèche dans leurs rangs. Alors, les chevaliers Mimbraïques ont donné l’assaut.

— C’était magnifique ! s’exclama Lelldorin en gesticulant comme un forcené malgré un bandage en haut du bras. C’était déjà la débandade chez les Murgos quand on a entendu un bruit de tonnerre : les chevaliers ont surgi de derrière une colline, leurs étendards flottant derrière eux ; la terre tremblait sous les sabots de leurs chevaux. Ils se sont abattus sur les Murgos comme une coulée d’acier en abaissant leurs lances au dernier moment. Ils n’ont même pas ralenti ; ils leur sont rentrés dedans comme dans du beurre. Les Murgos ont été littéralement écrasés, et tout le monde a couru vers eux pour leur donner le coup de grâce. C’était grandiose ! conclut-il, les yeux brillants.

— Il est encore pire que Mandorallen, vous ne trouvez pas, Hettar ? observa Barak.

— Je pense qu’ils ont ça dans le sang, répondit doctement l’Algarois.

— Il n’y a pas eu de rescapés ? s’enquit Anheg.

— Après la tombée de la nuit, nous en avons entendu quelques-uns tenter de s’enfuir en douce, répondit Barak avec un sourire tordu. C’est là que Relg et ses Ulgos sont entrés dans la danse : ils les ont nettoyés. Ne t’en fais pas, Anheg, ils ne sont pas près d’aller raconter leurs exploits à Taur Urgas.

— Il attend sûrement de recevoir des nouvelles, non ? fit Anheg avec un rictus entendu.

— Eh bien, je lui souhaite beaucoup de patience, rétorqua Barak, parce qu’il risque d’attendre un moment.

Ariana pansa la blessure de Lelldorin avec des airs de martyre en le tançant vertement pour son manque de prudence. Elle ne se contenta pas d’une simple réprimande ; elle en fit tout un plat, et ses phrases interminables, alambiquées, donnaient à sa mercuriale une telle portée que le jeune homme en avait les larmes aux yeux. Son égratignure devint le symbole de son égoïsme et de son manque d’égards pour sa compagne. Ce’Nedra admira l’habileté avec laquelle Ariana retournait ses maladroites excuses pour en faire un ramassis d’injures plus graves les unes que les autres, et elle rangea cette précieuse technique dans un recoin de sa petite cervelle, pour plus tard. Certes, Garion était sensiblement plus futé que Lelldorin, mais, avec un peu d’entraînement, elle ne voyait pas ce qui empêcherait cette tactique de marcher avec lui.

Au contraire, les retrouvailles de Relg et de Taïba se passèrent de paroles. La belle Marague, qui avait fui les souterrains de Rak Cthol et son quartier des esclaves pour tomber dans un esclavage plus rigoureux encore, se jeta sans réfléchir au cou du fanatique et se serra contre lui avec un cri étouffé. Les yeux de l’Ulgo manquèrent lui sortir de la figure et son premier mouvement fut de la repousser, mais le rituel « ne me touchez pas » ne franchit pas ses lèvres. Taïba finit par se rappeler l’aversion que lui inspirait son contact et, désemparée, laissa retomber ses bras, mais elle ne pouvait détacher ses prunelles de l’homme au visage blême. Alors, comme s’il empoignait des braises, celui-ci tendit timidement la main vers la femme, qui parut d’abord incrédule puis s’empourpra lentement. L’Ulgo et la Marague se regardèrent un moment les yeux dans les yeux, puis ils s’éloignèrent en se tenant par la main. Taïba garda les yeux modestement baissés, mais un petit sourire de triomphe planait sur ses lèvres sensuelles.

La victoire sur la colonne murgo regonfla l’armée à bloc. Ce fut tout à coup comme si les hommes ne sentaient plus la chaleur et la poussière, et une sorte de camaraderie se développa entre les diverses unités.

Quatre jours plus tard, les régiments de tête atteignaient le cours supérieur de la Mardu et le lendemain ils trouvaient un endroit propice à la mise à l’eau des vaisseaux. Hettar et ses hommes, qui étaient partis loin vers l’avant en reconnaissance, signalèrent qu’après un dernier passage de rapides, une dizaine de lieues plus loin, le fleuve impétueux se calmait et descendait paisiblement dans la plaine du Mishrak ac Thull.

— Nous porterons les bâtiments pour leur faire franchir les rapides, mais en attendant, mettons-les à l’eau, décréta le roi Anheg. Nous avons perdu assez de temps comme ça.

L’armée attaqua vigoureusement, à la pelle et à la pioche, la rive pourtant assez élevée à cet endroit, la réduisant bientôt à une rampe en pente douce. L’un après l’autre, les vaisseaux furent amenés le long de la rampe et mis à l’eau.

— Le remâtage va prendre un moment, remarqua Anheg.

— Allons, Anheg, vous avez le temps d’y penser. Vous n’allez pas mettre à la voile tout de suite, voyons, continua Rhodar en réponse au regard noir du roi de Cherek. Les mâts dépasseraient trop. Même le Thull le plus bête du monde comprendrait tout de suite ce qui se passe s’il voyait une forêt de mâts venir vers lui, sur la rivière.

A la tombée de la nuit, tous les vaisseaux étaient à l’eau. Polgara mena la princesse, Ariana et Taïba à bord du bâtiment de Barak. La brise qui remontait la rivière ridait la surface du fleuve et faisait doucement tanguer le navire sous le ciel pourpre où s’allumaient les étoiles.

— Dites, Barak, nous sommes loin de Thull Mardu ? demanda Ce’Nedra, le regard perdu dans la prairie thulle, par-delà les feux de camp.

Le grand bonhomme regarda le fleuve en plissant les yeux.

— Une journée jusqu’aux rapides, répondit-il en se tiraillant la barbe, une de portage et encore deux après.

— Quatre jours, dit-elle d’une toute petite voix.

Il acquiesça d’un signe de tête.

— Je ne sais pas ce que je donnerais pour que ce soit fini, soupira-t-elle.

— Chaque chose en son temps, Ce’Nedra, répliqua le géant à la barbe rouge. Chaque chose en son temps.

La Fin de Partie de l'Enchanteur
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